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EGLISE PROTESTANTE DE VERSOIX

C'est en 1856 que se constitua un comité d'initiative pour construire le temple de Versoix. Ce comité était composé de MM. Georges Mussard, président, François Vernes-Prescott, Robert de Beaumont et Elie Wartmann. Il fixa son choix sur un champ au bord de la route de Sauverny que M. Theodore Vernes acheta pour en faire don au comité. Pour sa construction, une souscription fut ouverte qui atteint 22.000 r. Il manquait encore 13.000 fr. aussi renonça-t-on à élever un clocher et on lui substitua un clocheton en bois et en 1857 M. Bachofen, architecte, commença les travaux. La première pierre fut posée le 5 septembre et la dédicace du temple eut lieu le 7 novembre 1858.
En 1901 on érigea le nouveau clocher; on pourra y loger l'escalier montant à la galerie ce qui agrandira l'espace consacré au culte. Le nouveau clocher fut inauguré en 1902.
Bibliographie:Histoire du Temple de Versoix, J.-P. Ferrier, 1958
 

DEMOLITION DES TEMPLES

Par un arrêt du 22 août 1662, le roi Louis XIV ordonnait la destruction des temples protestants du Pays de Gex., à l’exception de ceux de Ferney et de Sergy.
Nous empruntons à M. Brossard qui lui-même l’avait puisé dans les papiers de M. de Varicourt, curé doyen de Gex (1809), le fidèle récit de la démolition des temples :
« Pour la prompte exécution de l’arrêt du 22 août 1662, M. de Bouchu arriva à Collonges le 26 novembre de cette année. Il était accompagné de vingt cavaliers de la compagnie des gardes de M. le Prince de Condé, de la maréchaussée de la Bresse, composée de vingt archers et de quinze gardes du sel ; cette troupe était suivie de vingt-six hommes, tant charpentiers que maçons ou pionniers tirés du Bugey.
Comme ils ne venaient qu’en faveur des catholiques, il commanda aux hérétiques de les loger, sans que ceux de la religion du roi en souffrissent aucunement. Le lendemain 27, il vint de Gex où il était attendu par M. de Genève. Ce zélé défenseur de la foi était suivi des plus illustres de son clergé, d’une foule d’ecclésiastiques et de religieux du pays de Gex qui reçurent M. Bouchu avec des témoignages de joie qui ne sont pas ordinaires.
Dès le matin du 28, l’arrêt du conseil fut publié par M. le Baillif, à l’audience, et incontinent après, les archers ayant été mis à leur rang, M. de Genève et M. l’Intendant firent leur marche vers le temple de la capitale du pays, autour duquel les gardes furent posés, tant pour empêcher la confusion que pour rendre l’action plus célèbre.
Les charpentiers furent bientôt sur le toit, le jetèrent à bas, pendant que les trompettes faisaient retentir l’air de leurs fanfares et les catholiques de leurs cris de joie, beaucoup plus agréables que le chant des psaumes de Marot.
Le 29, sur les plaintes que l’on fit à M. l’Intendant que les huguenots de Divonne avaient enlevé, pendant la nuit, les matériaux et les haches à quelques charpentiers, il ordonna que les archers et les ouvriers iraient à Divonne, pour vivre aux dépens des calvinistes de ce village, jusqu’à ce que le temple fût entièrement rasé. Ce coup d’autorité abattit trois temples à la fois, car les voisins huguenots, appréhendant les grands frais qu’ils souffraient pour le logement de tant de personnes, prirent le parti de détruire d’une main ce qu’ils avaient bâti de l’autre, vengeant eux-mêmes le crime d’hérésie qu’ils avaient commis en érigeant des temples à l’hérésie.
Ainsi les temples de Versoix, de Grilly et de Collex furent démolis par les seuls sectateurs de Calvin, pendant que nos ouvriers abattaient ceux de Divonne de Cessy et de Segny.
Le 30 novembre fut un jour de grande tristesse pour Genève, parce qu’on alla démolir le temple de Sacconnex, le plus proche de ses portes et à la portée de ses canons. Ce même jour on rasa les temples de Sauverny, de Pouilly. Le 1er décembre, on abattit ceux de Verny, de Meyrin, de Thoiry, de Crozet et de St Jean.
Le 2 décembre, on démolit ceux de Péron, de Farges, de Collonges, de sorte que tous les temples furent rasés, à la réserve de deux où l’hérésie fut contrainte de se retrancher. »

Extrait de: Vie de Mre Jean d’Aranton d’Alex évêque et prince de Genève par l’abbé Ph. Boulet


 



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