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CEARD Nicolas (1745-1821)

Né le 22 janvier 1745 à St Martin d'Arconoisse, près de Bar-sur-Aube, de Edme Céard et de Germaine Rozière, Nicolas Céard sort de l'Ecole royale des Ponts et Chaussées en 1769. Une de ses premières missions le conduit sur le chantier de Port-Choiseul à Versoix, seul accès du royaume de France sur la rive nord du lac Léman. En 1774, il épouse une Genevoise, Françoise Massé et achète un domaine aux portes de Versoix.

De 1784 à 1786 il est employé à la construction des ports de Cherbourg, du Havre et de Honfleur. Il est ensuite nommé ingénieur en chef de l'Ain en 1791. Maire de Versoix de 1790 à 1792. Contraint à émigrer en Suisse pendant la Terreur, il réalise les plans de nombreux ouvrages d'art sur la rive droite du Léman (port d'Ouchy, pont Saint Antoine à Vevey). De retour en France, il est nommé ingénieur en chef du nouveau département du Léman en 1798 puis inspecteur des travaux du Simplon à partir de 1800.

La construction de la route du Simplon va constituer l'œuvre maîtresse de sa carrière et lui assurer la célébrité. D'abord en concurrence avec les militaires et les officiers du génie chargés des travaux sur le terrain, il devient dès 1801 seul responsable de l'ensemble du chantier conduit par une dizaine d'ingénieurs des Ponts et d'élèves ingénieurs sortis depuis peu de la toute jeune Ecole Polytechnique.

Des tournées nombreuses, une activité continue, un solide réseau de relations à Paris comme à Milan, l'appui sans faille de son Directeur, Emmanuel Crétet, et la volonté forte de Bonaparte vont lui permettre d'achever la première route alpine moderne en l'espace de quatre années. Il est nommé, en 1805, inspecteur divisionnaire chargé de l'inspection de Lyon tout en conservant l'inspection du Simplon. En 1813, il est la tête de la division de Grenoble avant de prendre sa retraite en 1815.

Nicolas Céard participe à de nombreux conseils d'administration des Ponts et Chaussées réunis par l'Empereur. Lors de ces conseils, comme le rapporte le Baron Fain dans ses Mémoires, il est toujours pour Napoléon " l'Homme des Alpes ".

Sous la Restauration, la paternité de la route du Simplon est revendiquée par de nombreuses personnes ayant participé à sa construction, ingénieurs des Ponts, généraux, ou officiers du génie. En 1820, pour répondre à ces différentes revendications, Céard écrit ses Mémoires et observations historiques et critiques sur la route du Simplon. Les recherches historiques récentes montrent d'ailleurs le rôle capital qu'il a joué dans cette œuvre pharaonique.

Dans son "Mémoire et observations historiques et critiques sur la route du Simplon et autres objets d'art" il écrit à propos de Versoix:

"De retour à Paris, j'eus ordre de me rendre à Versoix pour y prendre part au projet insensé, d'établir en ce lieu une ville de quatre-vingt mille âmes, avec une citadelle bien entendu, un port militaire, etc. etc., pour nuire aux Genevois qui ne firent qu'en rire, et avec raison ; j'étais en sous-ordre, et j'obéissais. Les plans gravés, fournis par moi, ayant été approuvés, des terrains furent concédés, pour y bâtir, à des colons qui s'y ruinèrent. Un canal d'arrosement devait être dérivé de la rivière de Versoix j'en fis le projet et le fis exécuter. C'est la seule chose utile qui ait subsisté de cette folle entreprise." (Nous lui devons aussi le pont sur le Nant-de-Braille qui est à l'origine du lieu-dit Pont-Céard). Georges Savary

Source: http://www.simplon2007.ch/hist_fr.htm (cette page n'existe plus 22.03.2020)

 
 


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