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GIROUD Constant Jonas (1841 - 1897)

Constant Jonas GIROUD, diamantaire, s’établit à Genève en 1886. Il installe, dans une maison qu’il achète à l’entrée de Versoix, l’usine fondée à Fleurier (canton de Neuchâtel) en 1852 par son père, Louis-Daniel GIROUD¹ (1800 – 1856). L’usine, sise au bord de la rivière, utilise l’énergie hydraulique de la Versoix. Une roue à aubes fait tourner les machines, meules et polisseuses à diamants et à pierres fines pour l’horlogerie.

 A son décès en 1886, son fils  Williams GIROUD (1876 - 1929), avec son épouse Marguerite (1876 – 1942), construisent au chemin Vandelle une « usine électrique » attenante à une villa familiale. La maison, construite en pierres de taille de Meillerie (Chablais), comprend un rez-de-chaussée, deux étages et des combles. Le toit possède alors une terrasse. Les bâtiments sont entourés d’un grand jardin sur lequel se trouvent deux pavillons. La maison sera souvent représentée sur des cartes postales.
La diamanterie connaît un bel essor. Williams GIROUD participe activement aux développements technologiques de l’époque ; il est passionné de photographie, il est l’un des premiers versoisiens à posséder une voiture et il vole avec son ami, l'aviateur genevois Armand DUFAUX (1883 - 1941).
Avant la première guerre mondiale, la maison est fréquentée par des marchands et des courtiers en pierres précieuses venus d’un peu partout, principalement des Indes britanniques.
La maison est aussi le centre d’une vie familiale animée ; Williams et Marguerite GIROUD ont trois enfants* et accueillent souvent parents et amis. Marguerite a laissé la réputation d’une hôtesse généreuse, dont la maison était toujours ouverte à ses proches. Williams GIROUD a réalisé des témoignages photographiques de sa famille.
Des rencontres ont eu lieu dans la maison, qui méritent d’être mentionnées. L’un des pères des sciences économiques en Suisse, Johann Friedrich SCHÄR³ (1846 - 1924), beau-père de Marguerite GIROUD, en est fréquemment l’hôte et il y a invité des membres de l’union suisse des sociétés de consommation (U.S.C.), dont André OLTRAMARE4, co-fondateur avec lui de l’U.S.C. et président de la société genevoise. Des revers de fortune ont conduit Marguerite GIROUD à transformer, après la mort de son mari, en 1929, la villa en un petit immeuble locatif. Elle tenta néanmoins de maintenir une activité dans la diamanterie jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Atteinte dans sa santé, elle mourut en 1942 chez sa fille, Nelly Marguerite BÉGUIN-GIROUD (1905 – 1991), qui avait été secrétaire au dispensaire antituberculeux.

1 Originaire de Grandevent (canton de Vaud) où son père, Pierre Abraham GIROUD (1765 - 1824) était agriculteur.
2 Professeur de Sciences commerciales aux universités de Zürich, Bâle et Berlin et fondateur de l'Allgemeiner Consumverein Basel. Il fut aussi co-fondateur de l'Union suisse des sociétés de consommation (U.S.C.), actuelle COOP.
3 La mère de Marguerite GIROUD, Eléonore von Seeger, veuve de son premier mari, Henri MATILE, père de Marguerite, s’était remariée avec le Professeur Johann Friedrich SCHÄR.
4 André OLTRAMARE fut aussi plus tard (1924-1927) conseiller d’Etat socialiste chargé du Département de l’instruction publique.

Villa Giroud à Versoix, par Claude F. Béguin-mars 2007

* William Giroud fils exploita une fabrique de cire à parquet dont les boîtes d’emballage sont parvenues jusqu’à nous. (Ndlr)
   L'usine "électrique" Giroud était la première à être équipée d'une ligne de courant électrique directe. 

La maison Giroud et son usine - Williams et Marguerite Giroud 

 

 

 
 


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