Il y a (presque) 250 ans à Versoix, suite
Extrait du registre de la paroisse de Versoix
Baptème
(orthographe originale respectée)
Le troisième Décembre mille Sept cent quatre Vingt deux est née et le même jour a été Baptisée Dans l’église de Versois adrienne fille de Sieur maroux chirurgien du Regiment de foy, et de jeanne pernoud habitante de Versois non mariés. Parrein françois pair italien, marraine adrienne pernoud. Le parrain a déclaré ne Savoir Signer. La marraine a signé enquis
(andrienne pernoud) Fr. Felix, capucin desservant
Commentaires :
1) En l’absence du curé Clerc, ce sont des capucins qui assuraient les services de la paroisse.
2) Le régiment de Foix est venu prendre ses cantonnements dans le pays de Gex dès 1781, en raison des troubles à Genève.
3) C’est la révolution genevoise de 1782 qui oppose les natifs aux bourgeois et citoyens.
4) En 1770, les chefs des Représentants, influencés par Rousseau, s'allient brièvement au gouvernement patricien genevois pour faire réprimer un possible complot des natifs, bien qu'ils tiennent l'égalité pour un principe sacré d'où il découle que les natifs devraient être assimilés aux citoyens. De nombreux natifs fuient alors Genève et certains se réfugient à Ferney sur les terres de leur protecteur, Voltaire. En février 1781, les bourgeois et les natifs finissent cependant par prendre le contrôle de la ville par la force et votent une loi octroyant l'égalité civile aux natifs, aux habitants et aux sujets de la campagne47. C'est la Révolution genevoise de 1782.
5) Le régiment de Foix est commandé par Alexis Benjamin François Poute de Nieul, chevalier de Saint-Louis, dit le comte de Nieul (près de Limoges).
Il fut capitaine du régiment du Roi-Infanterie, puis ensuite colonel du régiment de Foix-Infanterie. Il obtint en 1779, 1200 livres de pension à titre de gratification annuelle, comme commandant ce corps. Il fut nommé brigadier le Ier mars 1780, puis maréchal de camp le Ier janvier 1784, breveté chevalier de Saint-Louis.
6) Emblème du régiment :
Patrimoine Versoisien – Yves Richard 2023
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Extrait du registre de la paroisse de Versoix - mariage (orthographe originale respectée)
Sr Claude Joseph, fils légitime et majeur de furent Claude Majeur et Elizabeth Bregue negotiant de la ville de Versoix, et Delle Marie Elisabeth Eloise file légitime et mineure de Sr Bernard Rambois et de fut Marie Esteglement demeurant à Versoix après publication aïant obtenu dispense de deux bans et l’interstier dûment insinuées et controlée sans opositions ni empêchement reçu dans cette Eglise la bénédiction nuptiale le dix juillet mil Sept cens quatre vint En présence du père de l’épouse ne pouvant signer pour cause de paralisie des Srs Pierre Majeur frère de l’Epoux, Gaspard harmann, joseph Laurent Bremond, et Francois Rilliet tous de la paroisse de Versoix témoins requis qui ont signé avace les paries contractantes. Jannod Curé (Bremond) (Joseph Majeur) (Marie majeur nées Rambois) (Gaspar hartmann) (rilliet) (pierre majeur)
Commentaires :
1. L’époux Claude Joseph Majeur est né à Bulle dans le canton de Fribourg en 1751. Il fut reçu communier bourgeois de Versoix en 1784. Avec son frère Pierre, il était un « négociant » à Versoix, soit épicier et vendeur de fromages.
2. Voici le portrait peu flatteur qu’en a fait M. le comte Durous qui passait à Versoix lors des élections de 1791 : «(…) il m’apprit qu’il y avait une cabale pour provoquer le maire (Mégard) à donner sa démission et pour mettre à sa place un gros paysan d’un petit endroit dans les montagnes d’un canton, je crois Fribourg en Suisse, où il était dans sa jeunesse gardeur de cochons, ensuite brasseur de mortier, c’est-à dire petit valet de maçon, puis commis chez un frère, qui de domestique était devenu marchand, qu’il a eut le secret de ruiner, et qui est mort insolvable, puis tour à tour négociant de fromage et d’épicerie, que dans ce dernier état il venait de faire la banqueroute la plus frauduleuse (…)"
3. L’épouse, fille de Bernard Rambois de Versoix, lui apporte une dot considérable qui lui permet de devenir fortuné.
4. Profitant des troubles révolutionnaires, il deviendra maire de Versoix-le-Bourg de 1791 à 1794, écartant le maire Jean Gaspard Mégard, considéré comme trop aristocrate.
5. Sa fille Louise Madeleine, née en 1784, épousera Jean-Baptiste Terray qui deviendra lui aussi maire de Versoix.
6. Joseph Majeur possédait, à la fin de sa vie, la propriété « Joli-Port » et d’autres bâtiments à Versoix.
Signature de Joseph Majeur
Joli-Port vers 1950
Yves Richard, juillet 2023
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Orthographe originale respectée.
Le vingt six Decembre mil Sept cens quatre vingterttrois sont né deux enfants jumeaux appartenant à Charle Bertet et à jeanne Rolandet mariés qui ont reçu le baptème le même jours, le premier a été nommé Joseph dont a été parrain joseph Perrein et marêne Claudine Rolandet tous deux illitérés et le Second Etienne qui a eu pour parrain jean alexis Critin et pour marrêne Madeleine Rolandet, le parrain a signé et non la marêne pour être illitérée enquis. Clerc, curé (Jean alexis chretin)
Commentaires :
1. Charles Berthet, fils d’un maître tonnelier de Collonges (près du Fort l’Ecluse) a épousé en juillet 1774 Jeanne Rolandé de Saconnex, fille de Jacob Rolandé et de Sara Larchevêque.
2. Ce couple sera l’un des premiers « colons » de Versoix-la-Ville, leur maison étant l’une des première de l’ilôt Jean Querret, en face du restaurant actuel du « Vieux Port ».
3. La maison est toujours là, au bord de la route de Suisse, récemment remise en état.
4. Charles Berthet et son épouse ont eu plusieurs autres enfants. Leur descendance se perpétue à Versoix jusqu’à nos jours.
5. Charles Berthet exerçait la profession de tavernier. Il est décédé à Versoix le dix-septième jour du mois de Brumaire de l’An XII (soit le 9 novembre 1803) à l’âge de 62 ans, selon l’acte dressé par Louis Auguste Brun, maire de Versoix en 1803.
Yves Richard
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Orthographe originale respectée.
Pierre Pétaud veuf en premières nôces de Jaqueline Mermilloud habitant de la nouvelle ville de Versoix manœuvrier, et Andréane fille majeure de fut François Copet et de Germine Sage servante chez Mr. Megard du consentement de sa mère demeurant à Sauvernier, apprès les proclamations de droit, et sans opposition ni empêchement ont reçu dans cette Eglise la bénédiction nuptiale le second novembre mil Sept cens Soixant et dixneuf, en présence de jean Baptiste lancel ouvrier, christophe Sattre ouvrier, andré pinier et jean Louis Chevrand tous de Versoix temoins requis illiterés enquis aussi bien que les parties contractantes. Jannod, curé
Commentaires :
1. Le marié est travailleur auprès des chantiers de la Ville nouvelle de Versoix, selon le plan Querret, dont les travaux ont repris partiellement depuis 1777, à la suite de l’interruption due à la disgrâce du ministre Choiseul.
2. La première épouse du marié est décédée en février de la même année, alors que le couple demeurait au « Camp » de Versoix, c’est-à-dire les logements de chantier du projet de Ville nouvelle.
3. La mère de la mariée est l’une des treize membres du personnel de maison de la famille Mégard, riche propriétaire à Ecogia.
4. Sauvernier est le nom ancien de Sauverny.
Yves Richard
Lettre adressée à son épouse par le sous-officier Francoeur, stationné à Versoix-la-Ville en 1772, qui illustre les conditions de vie de cette garnison.