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DENTAND Alfred (1904-1985)

Alfred Dentand est né à Meinier (Genève) le 9 avril 1904 dans une famille paysanne : il était le 4° enfant de la fratrie. Il a perdu son père, alors qu’il n’était âgé que de 4 ans. Avec sa sœur et ses autres frères, il a dû aider sa mère dans les travaux de la ferme, tout en suivant des études pédagogiques au Collège Calvin.
Après l’obtention de son diplôme d’enseignant en 1923, comme le chômage sévissait et qu’il n’a pas trouvé de travail, il a été engagé comme « pion », c’est-à-dire surveillant des récréations et des heures d’études des élèves internes de l’Institut Florimont à Petit-Lancy, poste qu’il a occupé pendant 7 ans.
En 1931, il a postulé une place d’enseignant vacante à Versoix, à l’essai, car il militait dans le parti démocrate-chrétien, alors que la commune était un fief très radical. Il a fallu toute la pression des parents des enfants de sa classe, pour qu’il soit nommé au poste d’instituteur, l’année suivante.
Le 2 octobre 1932, il a épousé Hélène Bourgeois, originaire également de Meinier et de souche paysanne, comme lui. Trois enfants sont nés de cette union : Anne-Marie en 1933, Thérèse, en 1934 et Jean-Luc, en 1950.
Alfred Dentand a enseigné dans la vieille école primaire, près de la Gare, à l’emplacement de l’Office de Poste actuel, dont il est devenu, plus tard, maître principal. Il a aussi enseigné dans la nouvelle école.
Il a laissé beaucoup de souvenirs aux générations d’élèves qui se sont succédées :
Personne n’a oublié son vieux vélo anglais vert : dès qu’ils le voyaient appuyé contre le tronc d’un des chênes, dans le préau, même les garçons les plus terribles se tenaient plus tranquilles.
Et ses petites lunettes rondes, derrière lesquelles ses yeux devenaient sévères, quand il plissait son front.
Et le trousseau de clés, que ceux du fond de la classe, inattentifs, recevaient sur la tête, après qu’il a traversé toute la longueur de la pièce.
Et la règle, bien appliquée sur des doigts craintivement présentés.
Et les courses d’école méticuleusement préparées, où chaque fois, une colère arrivait, pour remettre le « troupeau » à l’ordre. Ah ! le Gornergrat, ah ! la Gemmi.
Et la préparation et la mise en scène des Noëls, à la salle communale.
Et les beaux chants des Promotions, à 4 voix, toujours très applaudis.
Et sa disponibilité «avant-gardiste» : il introduisit déjà les études surveillées après les heures de classe, où chacun pouvait faire ses devoirs, aller vers lui corriger son travail ou redemander une explication mal comprise.
C’était un maître « à l’ancienne », sévère, mais juste, respecté des élèves et des parents. Que d’anciens élèves ont dit : "Alfred était sévère, ses méthodes étaient dures, mais, avec lui, on a appris quelque chose. "
Sur le plan politique, n’oublions pas son engagement, à l’époque d’Arsène Lehmann et de Lucien Piccot, et ses empoignades avec le radical Charles Ramseyer.
Au fil du temps, les mentalités changeaient, le respect de l’autorité se perdait : aussi a-t-il décidé de prendre une retraite anticipée, en 1967, après 36 ans d’enseignement.
Il a eu la difficulté d’avoir ses deux filles dans sa classe et la joie de voir deux de ses petits-enfants dans les plus petites classes, avant son départ pour une retraite bien méritée.
L’entretien de son jardin et de nombreux voyages en Europe en compagnie de son épouse lui permirent de profiter pleinement de cette étape de la vie, durant plusieurs années, jusqu’à ce que la maladie commande la fin de son parcours parmi nous, le 26 septembre 1985.
Source: Famille d’Alfred Dentand
22 février 2006

 

 


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