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FAVEZ Edgar (1906-1956)

 

Edgar Favez est né en 1906, à Tolochenaz-Morges. Il est le premier fils de Louis-Auguste Favez et de Marie Gaschen qui ont eu neuf enfants.

  Il épouse Jeanne Marie Pasche (1910-2005) à Morges, en 1929. Cinq enfants naîtront de cette union. Divorcé en 1945, il épouse en deuxième noces Marinette Morel le 22 novembre 1947, à Versoix. Naissance de deux filles. 

Il fait un apprentissage de peintre en bâtiment, très probablement à Morges. Il participe à la décoration du chœur de l'église de Finhaut en 1928/29 dirigée par Alexandre Cingria, que l'on connaît avant tout comme écrivain. Edgar Favez est aussi musicien, sculpteur et photographe. Il fait son école de recrue en qualité de fusiller. Il participe à une école de sous-officiers où il est nommé caporal dans un détachement affecté à la destruction des ponts.
Son cor des Alpes a été construit dans un atelier de menuiserie-ébénisterie à Préverenges. Ultérieurement, il a été raccourci suite à un accrochage lors d'un transport en vélo avec remorque.

   La longueur de ce cor des alpes ne facilitait pas son transport, ce fut notamment le cas lors d'un voyage à Genève sur le pont du Mont-Blanc et lorsqu'il s'est agi de monter au Salève, il fallut l'amarrer à l'extérieur de la cabine du téléphérique ! Lors d'une prestation qu’il fit à Radio-Lausanne, il fallut réserver deux pièces, une où il soufflait et une autre où se trouvait le pavillon et le micro.
A la suite de son divorce, Edgar Favez s'installa à Versoix dans un petit appartement situé au premier étage d'une maison du quartier de la Scie,



A gauche de la photo, la maison ou logeait la famille Favez. Photo Georges Savary - 1967

aujourd’hui démolie, où pendant quelques années il pratiqua son art. "Tout dans cet univers était recouvert de poussière d'argile. Sur le vieux divan, une jeune femme mince à la chevelure d'ébène, posait sous l’œil attentif du sculpteur1... " Il habita ensuite au n°10 de la rue des Boucheries. On lui reconnaît une production de sculptures, bustes, nus, qu'il exposait dans une petite vitrine de cette maison.

En cette période difficile de la guerre, l'artiste tentait de gagner par ses activités multiples (sculpture, peinture, musique) les quelques sous nécessaires à l'entretien de sa famille.
On l'apercevait parfois au fond d'une cour, jouant du violon ou du cor des Alpes dans l'espoir de voir quelques pièces tomber dans son inséparable béret. Edgar FAVEZ a couché sur la toile quelques paysages de Versoix (l'un est exposé dans la salle des mariages de la Mairie de Versoix) ou d'autres vues de villages et paysages montagnards.
Avec sa seconde épouse et ses deux filles, il trouva le moyen de "faire le cirque", la troupe se nommait "Les Ménestrels". Il sillonna la Suisse romande au volant d'un camion Saurer, un peu fatigué qu'il avait aménagé en camping-car. Un chien complétait l'expédition, laquelle allait d'une place de village à une autre, présentant un spectacle fait sur mesure.
Son amour de la montagne l'a conduit à s'installer à l'autre bout du lac. Il pratiquait admirablement le cor des Alpes sur les alpages du bas-Valais et du Pays d'Enhaut.

Le cor des Alpes, dont la construction se situe en 1937, tient une place à part dans la vie d'Edgar Favez. Sa passion l'a fait connaître jusqu’au bout du monde et, un article du journal australien The Age from Melbourne, Victoria, du 6 août 1938 le décrit comme : "...celui qui possède le plus long instrument des bergers du canton de Vaud." Les éditions Deriaz, Beaulmes ont édité une carte postale que l'on trouvait encore dans les kiosques jusque dans les années soixante, représentant E. Favez et son cor des Alpes. Cette photo a été prise à la Laitemaire, au-dessus de Granges.

Edgar Favez est décédé le 18 mars 1956, des suites d'un cancer.

Georges Savary


"Edgar Favez ne semblait pas très intéressé par une éventuelle gloire posthume ou même par l'apport de ses œuvres sur le plan financier. Créer semblait suffire à son bonheur et à satisfaire son égo."
Albin Favez

 

Source famille Favez

1 récit de Bernard Niclasse (souvenirs d'enfance)
(Echo de Richelien N° 47/1995)

 

Versoix, le port. 1946
Bas relief sur boiserie de morbier. non daté


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