MONTFLEURY
Construite par Nicolas Céard, l’ingénieur constructeur de la route du Simplon qui fut chargé par Voltaire et le duc de Choiseul, vers 1767, de dresser des plans pour Versoix-la-Ville. La villa est bâtie sur un plan carré qu'on reconnaît bien de nos jours. De 1792 à 1806, le domaine de Montfleury est propriété la Duchesse de la Rochefoucauld-Liancourt appelée plus démocratiquement, au moment de la Révolution, la citoyenne Lannion. Puis Lullin, Terray de Soleure, comme pensionnat de jeunes filles vers 1820. Le domaine passe entre les mains de la famille Saladin en 1822, lors de l’acquisition qu’en fait Eléonore-Sophie-Laure-Saladin, la maison est alors agrandie de son aile nord et d'une légère véranda en tôle, située au sud. Elle le lègue ensuite à sa sœur, Ariane Charlotte Huber-Saladin, femme de Jean Marie Huber, militaire de carrière, esprit cosmopolite, qui devait recevoir chez lui les célébrités de son temps, au nombre desquelles Lamartine qui lui dédia son « Ressouvenir du lac Léman. » La maison de campagne de Madame Hubert-Saladin a été savamment arrangée et plantée par Monsieur le Comte de Sartige, gentilhomme français. A cette demeure historique, M.Jacques Salmanovitz a refait en 1925, une beauté. Il en a agrandi jusqu'à la rive du lac le parc auquel le nant boisé de Braille et ses cascades confèrent un charme spécial et une fraîcheur exceptionnelle. En 1952,le domaine est acquis par l'architecte Sartorio qui construit les bâtiments du "Grand-Montfleury". En 1954, à l'occasion de la Conférence sur la Paix au Vietnam, la villa hébergea pendant un an, Monsieur Zhou EnLai, ministre des affaires étrangères de la République populaire de Chine. A la veille de la fin de la conférence, Zhou EnLai a invité Charlie Chaplin et son épouse à dîner à la villa et leur a raconté la légende chinoise des amants papillons, ce qui fut une soirée formidable pour tous les participants. La conférence de 1954 a marqué l'entrée de la Chine nouvelle sur la scène internationale, " la villa Montfleury évoque toujours les mémoires du passé, car elle a été le témoin de la marche de la République populaire de Chine vers la scène internationale, après bien des vicissitudes." Finalement, la villa est cédée à l'Etat de Genève. Elle est mise à la dispossition de la Fondation du Centre International de Genève. Bibliographie: BATIR LA CAMPAGNE
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