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MUDRY Jean-Marie (1789-1869

Jean-Marie Mudry est né au Biot, vallée de St Jean d’Aulph. Sur les bords de la Durance en Chablais en 1789. Il arrive à Versoix en 1816, avec l’espoir de se rendre utile dans une paroisse, et pour ne pas se séparer d’une mère âgée et infirme, il avait refusé une position très avantageuse à Vienne, en Autriche.
Actif, énergique, il ne tarda pas à se faire aimer et apprécier. Il y avait trois ans que le curé Mudry exerçait à Versoix lorsque arriva à Montfleury en 1819, une famille anglaise composée de cinq personnes, le père, la mère et trois jeunes filles d’une éclatante beauté. Ce ne fut que deux ans après leur arrivée que M. Mudry qui avait souvent entendu parler de l’inépuisable charité de Monsieur L. se présenta à Montfleury, dans l’intérêt des pauvres. Il fut reçu de la manière la plus amicale et devint pendant trois ans le commensal assidu de la maison. Quels rapports s’établirent entre le jeune prêtre et celle des charmantes anglaises qui se rapprochait de plus de son âge ? Voilà ce que l’on ne saura jamais.
Cet état de choses durait depuis quelques années, lorsque le 25 mai 1824, l’évêque de Fribourg signifia à M.Mudry sa révocation, s’appuyant sur des allégations biens vagues. Aussi surpris qu’affligé d’une mesure que rien ne justifiait, M. Mudry monta en chaire le dimanche 15 août 1824, et dans un discours d’adieux à sa paroisse, répond point par point aux accusations portées contre lui.
L’effet de ce discours fut très grand. Jamais l’auditoire n’avait été si nombreux. Tout le monde pleurait. Malgré diverses interventions, M. Mudry dut partir. C’est à Londres qu’il se rendit, en effet certain d’être reçu comme un fils par M.L.. Le poste de ministre de l’église épiscopale protestante française de Savoy était vacant, M. L. le demanda pour M. Mudry qui eut d’autant moins de répugnance à entrer dans l’église anglicane qu’elle se rapproche de l’église catholique par ses formes et par ses prétentions à la succession apostolique.
Il reçut dans cette même église qu’il devait honorer par quarante-quatre ans de loyaux services, la main de l’aimable jeune fille qu’il avait connue à Montfleury. Il est permis de supposer qu’elle n’était jamais sortie de son souvenir.
Le Journal de Genève du 9 octobre 1869, en annonçant la mort de M. Mudry, fait un court récit de son arrivée et de son séjour à Versoix. Il le suit à Londres pour dire combien il était aimé et respecté par tous les fidèles de l’église de Savoy.
Bibliographie :
Causeries d’un octogénaire genevois, Vernes-Prescott 1883

 

 


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