Léonard Racle né à Dijon le 30 novembre 1736, mort à Pont-de-Vaux le 8 janvier 1791, est un ingénieur, architecte et faïencier français.
Racle a commencé fort jeune à travailler dans le cabinet de Montin de Saint-André, ingénieur de la province de Bourgogne, auprès de qui il apprit son métier. En 1758, il est nommé ingénieur du Roi en Pays de Gex. le 19 octobre 1773 à Ferney-Voltaire, il épouse Anne-Catherine Guillot. Sa première réalisation d'ingénieur est une faïencerie qu'il construit au Grand Saconnex. Il est mandaté pour construire le pont de Versoix, sur la rivière du même nom.
Après s’être consacré sans réserve, durant trois années, à la construction de Versoix, Léonard Racle se trouva non seulement désoeuvré, mais aussi complètement ruiné, lorsqu’au printemps 1771, Versailles décida inopinément de suspendre les travaux entrepris à l’initiative de Choiseul pour établir sur les bords du Léman, une ville rivale à Genève. Désormais à la tête d’un énorme chantier devenu inutile et, en même temps, menacé de saisie par ses créanciers, Racle ne put se résigner à l’inaction et décida d’utiliser ce qui pouvait l’être encore.
Ainsi en consultant aujourd’hui le livre de comptes de Voltaire, peut-on constater que dès septembre 1771, il avait remis en marche les fours qui avaient été montés à Versoix et qu’il livrait à Ferney de grandes quantités de tuiles, briques, plots et carrons qui allaient servir à la construction de diverses maisons, dont celle du marquis de Florian, Le Bijou.
Cependant, notre homme ne put bien longtemps se contenter de cette fabrication industrielle, somme toute monotone. Stimulé par une curiosité peu commune, il se livra à de longues et minutieuses expériences en vue de tirer au mieux parti de cet argile que l’on trouvait en abondance dans la région. Au terme de trois années de patients travaux, Racle mit au point une céramique d’une texture particulière, qu’il baptisa lui-même argile-marbre.
Il s’agissait d’une pâte faite d’un mélange judicieux de diverses argiles qu’il parvenait, sous l’action du feu par un procédé très original de semi-vitrification, à couvrir d’un bel émail, sans pour autant déformer la pièce de faïence, même si celle-ci était de grandes dimensions. Il en résultait un marbre factice lisse et bien veiné de différentes couleurs, qui fit beaucoup pour la réputation de son inventeur (…)
Cependant, pour réaliser ces ambitions, Racle se rendit compte qu’il ne pouvait plus se contenter des fours à briques de Versoix et qu’il convenait de se doter d’une véritable faïencerie. Celle-ci, à la fin de sa construction en juillet 1775, comportait deux parties distinctes.
La manufacture proprement dite restait à Versoix à l’emplacement des six fours qui existaient lors des travaux de la nouvelle ville. On trouvait là, outre une tuilerie, les moulins pour le pilage et le broyage des matériaux, ainsi qu’un four en briques de grandes dimensions qu’il venait de faire construire de toutes pièces. Quant au bois nécessaire pour les cuissons, il arrivait par bateaux, soit de Savoie, soit du Valais.
Dans une correspondance de Voltaire à M. de Caire, commandant du génie à Versoix, voici ce que le Patriarche de Ferney dit de Racle:
"Je connais parfaitement ce M, Racle, il a demeuré trois ans chez moi. C’est un homme qui a autant de politesse, de douceur que de talents ; plus capable que personne ainsi que vous le savez, d’exécuter tous vos ordres, et incapable d’avoir avec personne la moindre apparence d’un mauvais procédé ; fidèle, sage, d’un travail infatigable ; excellent dessinateur et dont la seule passion et de bien servir Monseigneur le Duc de Choiseul. Je puis vous assurer que sa circonspection et sa politesse ne se sont jamais démenties. "
Lettres de Voltaire à M. de Caire, commandant du génie à Versoix. Source gallica.bnf.fr / BnF
Notice biographique sur M. Léonard Racle, de Dijon-ed. 1810
Wikipédia
Histoire de France, Pierre Nicolas Chantreau 1808.