Deux routes traversaient notre commune ; l’une, la route de l’Etraz (via strata), reliait le lac de Neuchâtel à Genève par le pied du Jura et le pays de Gex en passant par la Bécassière, Ecogia et Saint-Loup ; le chemin communal de l’Etrat en était un tronçon, l’autre se séparait de la route de l’Etraz à Bursins, passait à Nyon et atteignait Genève en suivant la rive du lac.
Versoix se peupla alors ; une villa romaine occupait la colline de la gare, d’autres maisons devaient s’étendre de la propriété Wartmann au château Bartholoni. On a cru longtemps que c’était une localité sans importance, mais en 1924, quand on draina une pièce de terre relevant du domaine d’Ecogia, à gauche de la route de Sauverny, dans un terrain riverain du nant de Braille, on trouva les restes d’un aqueduc romain se dirigeant sur Versoix M. Louis Blondel, archéologue cantonal, a consacré à cette découverte une étude (Genava 1925).
L’importance de cet aqueduc d’un diamètre de 90 cm., le travail considérable que représente sa construction, impliquent que Versoix ne pouvait être un hameau, mais bien une véritable bourgade. En 1928, lors de la construction de la villa Chambordon dans l’avenue Louis-Yung, cette hypothèse fut confirmée par la découverte d’un aqueduc secondaire, dérivant du premier, et se dirigeant vers Versoix-la-Ville.
Tant que Rome fut puissante, la population, mélange d’Helvètes et de colons romains, devenue chrétienne à partir de la seconde moitié du deuxième siècle, vécut une ère tranquille. Quels en sont demeurés les témoins ? Les deux aqueducs, quelques objets mobiliers, des monnaies trouvées dans les champs et surtout des bornes militaires et des inscriptions votives portant le nom du fondateur et l’énumération des titres du consul ou de l’empereur sous lesquels elles furent gravées.
in Histoire de Versoix, J.-P. Ferrier p. 11-13