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GUERIN Solange 1912-2001

La lumière c'est le diamant de mon âme.  Solange Guérin

Paule Solange Marie Guérin est née le 27 août 1912 à Saint-Ouen-l'Aumône(F). Fille du chocolatier Maurice Guérin et de Laetitia Picard, veuve de Jean Diodati. Elle a un frère aîné, René Marie Emile Guérin né en 1911.

Dans ses jeunes années, Solange suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. 

Solange Guérin aux Beaux-Arts, devant à droite, vers 1930. Archives APV

Solange Guérin aux Beaux-Arts, assise à gauche, vers 1932, Archives APV

 

Solange Guérin aux Salon des artistes français, 1938. Archives APV

Venant d'un milieu aisé, Solange fait partie de la jet-set. Grâce à sa beauté, elle est très demandée par les photographes. Elle pose pour des publicités de grandes marques automobiles de l'époque. Très élégante, elle faisait la une des revues en compagnie de ses lévriers. Une carte postale est éditée à l'occasion d'un concours de beauté.

 

 

 

Pneus à flancs blancs Goodrich, publicité de L'Illustration 1934. Archives APV

Solange Guérin à la "une" de la revue Sie und Er, en 1936. Archives APV

C’est dans la propriété familiale de Genthod, sur le bord du lac de Genève qu'elle s'installe en 1947, année du décès de sa mère. La coquette villa qui était la résidence d’été de sa famille, était devenue à la mort de son père, le refuge de Solange. Les drames familiaux conduisirent la jeune fille à devenir comme elle le dit, « peintre par malheur ». 

Solange et sa mère Laetitia devant leur villa de Genthod, avant 1948. Archives APV

Les épreuves furent nombreuses, tout d'abord la mort de son père Maurice le 24 décembre 1924, alors qu'elle n'a que douze ans. Puis, le décès accidentel de son frère René. Ce dernier qui, à la mi-septembre 1929, est en villégiature depuis quelques jours à Lanslebourg en Savoie, part pour l'ascension de la la pointe de Ronce, en Haute-Maurienne, où il tombe d'une grande hauteur et meurt d'une fracture du crâne. Solange sera très éprouvée, la perte de son frère adoré la marquera pour toujours. Elle nous raconte : " j'ai beaucoup peint de paysages de montagne en pensant à lui et, un jour que je passais sur le Pont-Neuf à Paris, j'ai eu la vision d'une grande flamme sortant de la Seine et mon frère m'est apparu...". Elle a couché sur la toile cet instant extraordinaire.

Dès 1923, les difficultés financières avaient obligé la société Guérin-Boutron à faire appel aux investisseurs extérieurs, elle devint une société anonyme au capital de 6 millions de francs. Mais en 1942, la société est mise en faillite et ses biens sont vendus. Nous parlant de sa mère, Solange nous confie : " elle à tout dépensé avec des gigolos ! ".

Mais ces douloureux moments n'ont pas découragé Solange qui, infatigable « trotteuse », arpentera les ruelles de Versoix et des villages voisins, les bords de la rivière ou encore les Alpes pour traduire ses émotions sur ses toiles ou, sculptant avec une technique particulière les animaux qu’elle adore. On lui reprochera de modifier le sujet selon son idée, ce qui est pour elle la liberté du peintre. Ses œuvres exposées à Paris, à la Galerie Motte et au GAAV de Versoix sont connues des versoisiens.

Solange Guérin, rue des Boucheries à Versoix, avant 1985. Archives APV

Pour Solange Guérin, la peinture fut toujours un besoin et ce n’est pas les problèmes de vue et les opérations qui en découlèrent qui l’ont découragée. Et même si dans les derniers jours de sa vie elle devait recouvrir le fond de la toile avec une couleur sombre, pour ne pas être éblouie, sa peinture dont les teintes étaient gravées dans sa mémoire restait sa principale raison de vivre.

L'artiste et son chien. Archives APV

Pendant les dernières années de sa vie, Solange se sentait persécutée, elle avait perdu la confiance qu'elle avait donné à des amis, quelques toiles témoignent de cette époque difficile: Méphisto, les Sorcières, les Avocats, la Vengeance, font partie de cette série de ses peintures créées pendant cette période troublée. 

Georges Savary, juillet 2021

Source : Rencontre avec Solange Guérin, Georges Savary 1992

             www.wikipedia.org

A propos de Guérin-Boutron :

Chocolat Guérin-Boutron est une marque de luxe fondée en 1775, à Paris. La manufacture était située dans le 19ème arrondissement de Paris et employait 280 ouvriers. L'entreprise disposait de deux magasin dans la capitale. Guérin-Boutron fut la première à joindre des vignettes chromolithographiques représentant des personnages historiques ou de l'imaginaire populaire. Par souci de fidélisation, ces images étaient publiées en petites séries.

Les Guérin-Boutron sont issus d'une lignée de négociants épiciers et de distillateurs-marchands de vins. Les familles Guérin et Boutron sont plusieurs fois alliées.

Après 74 ans de sommeil, la société Chocolat Guérin Boutron renaît à Bruxelles. Elle est la première entreprise artisanale de chocolat belge voulant travailler la fève de Côted'Yvoire.

A propos de Laetitia Guérin :

Laetitia Jeanne Picard est née le 22 août 1882. Elle épouse Jean Diodati, agent de change, au milieu de l'été 1905. A la suite d'un scandale financier, Jean Diodati se donne la mort le 25 janvier 1909, conséquence de cet événement tragique, la société Jean Diodati et Cie, agents de change, 11 rue de la Corraterie à Genève, fait faillite. 

Laetitia Diodati épouse Maurice Guérin le 27 janvier 1910.

Le 17 juillet 1910, deux ex-employés de la Banque Diodati comparaissent devant la Cour d'assises de Genève, ils sont accusés d'avoir, avec Jean Diodati, détournés des fonds pour une valeur d'environ deux millions.
 

Solange Guérin pose pour la revue Sie und Er
Vignette de la célèbre marque de chocolat
La rue des moulins et Aigue-Bleue, Versoix vers 1965
La route de Suisse et ses commerces, la pêcherie Terrier et le primeur Gay-Mauron. La fontaine de la rue de l'Industrie. Vers 1965


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