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VERSOIX-LA-VILLE/ Port - Lettre de soldat 1772

Lettre de soldat cantonné à Versoix en 1772 

Cette lettre adressée à son épouse par le sous-officier Francoeur, stationné à Versoix-la-Ville en 1772, illustre les conditions de vie de cette garnison.                                                                                                  Transcription. Orthographe d'origine respectée

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Sous-officier sous la royauté

A Monsieur
Monsieur St. Jean --
demeurant au vieux –
marché proche le maréchal
pour remetre à marie
à dole en franche comté
A Dole
De Versoix ce 30 mars 1772

 

Ma chère épouse
Je n’ai point reçu de vos nouvelles depuis
que je suis ici c’est pourquoi j’ay l’honneur
de vous écrire pour faire savoir lestat de
ma santé qui est bonne présentement je soite
que la vostre en soi de même j’ay été incomodé
depuis le cinq du mois de janvier jusque au
vingt du même mois d’un point de coté je me
porte bien dieu mercy comme je vous ay dis
cy devant je vous diray que nous sommes logé
dans des baraques de planche de quatre en quatre
nous avons assé de bonne fourniture pour
couché nous somme sur le bord du lac de
genève ou l’on a commencé un port dons les
ouvrages ont cessé voilà la deuxième année
l’on y a trassé une nouvelle ville vis-à-vis
du port le pays est assé beau ou il y à beaucoup
d’arbre à fruit des vignes et prés nous somme
à deux lieue des montagnes du coté de France
de l’autre coté du lac est encore plaine jusque
au montagne de savoye environ la même distances
les montagnes dont je vous parle sont toutes couvertes de
neiges pour nos vivres nous faus aller chercher à
deux lieue pour les pains l’on nous le donne dans
le camp les pains veaut quatre sols la livre et
le blanc six sols la livres le moindre vin douze
sols la bouteille nous ne le regardon pas nous buvons
de l’eau comme des canard les gaude vaille cinq sols
la livre, les fèves trois sols et demi les poix quatre
sols insi tout ce vend à la livres la viandes six sols
ils nous faut aller chercher tous ces vivres genève ou
à gex dont il y à deux lieu jusqu à présent l’on nous
fesais ésperer que nous serion relevé par des troupes
et à present l’on n’en parle plus je vous envoye une
lestre pour monsieur joseph dubiez vous lui remeteré
en mains si vous pouvez si vous ne pouvé pas vous
lui informeré ou ils est pour lui donner la lettre ou
lui envoyer ce lui fera plaisir il sort des canonier
vous informerez à son père ou à sa mère sitôt que vous
auré remis cettes lestre je vous prie de me faire -
réponse tout de suite je vous prie de saluer -
Monsieur et madame et gireau dans cela mes bien inquiets
Monsieur je vous prie de saluer vostre hôte et sa
femme st jean et sa femme je finis en vous embrasans
de tout mon coeur en attendant de vos nouvelles le plus tôt
que vous pouvé je suis avec tous respec votre
époux francoeur bas officier destaché au camps de versoix proche genève voilla mon adresse

 

 

 

 Georges Savary, septembre 2022



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