LEONNARD EMILE
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la plupart des déplacements s'éffectuaient à pied.Dès 1856, Versoix accueilli le chemin-de-fer mais le billet de train était élevé par rapport aux salaires de l'époque, si bien que prendre le train était pour beaucoup un luxe. Les chevaux étaient rares, il n'en existait que dans les grands domaines. Le plus bel attelage de la région fut pendant de nombreuses années celui de la famille Bartholoni, alors propriétaire du château Sans-Souci. C'est avec quatre magnifiques chevaux blancs attelés à une calèche qu'un cocher et un valet, richement vêtus, conduisaient leurs maîtres à l'église paroissiale pour la messe du dimanche matin. Pour ceux qui en avaient les moyens, des entrepreneurs locaux louaient des landaux ou des calèches. Les deux derniers de la commune furent Félix Chappuis, à Versoix-la-Ville et Emile Léonnard, à l'angle de la route de Suisse et du chemin J.B. Vandelle. Ces entreprises avait une certaine importance, elle disposaient de plus d'une dizaine de chevaux chacune. Pour occuper une partie de leurs attelages durant la saison d'hiver, ceux-ci partaient pour Cannes où Nice, ceci, jusqu'à la déclaration de la guerre de 1914.
Emile Léonnard défraya la chronique au mois de septembre 1900. On pouvait lire dans un journal parisien : « Il vient de se conclure à Versoix (Suisse) un pari original : M. Emile Léonnard, camionneur, propriétaire d'un mulet dénommé "Michel" prétend pouvoir se rendre à Paris, soit environ 550 kilomètres, en cinq jours avec sa bête attelée d'un tilbury du poids de 100 kilogrammes. M. Jules Dégallier, un sportsman de l'endroit, lui a parié mille francs qu'il ne pourrait accomplir ce trajet dans ce délai. Les enjeux sont déposés : le départ doit se faire aujoujourd'hui 20 septembre et l'arrivée doit s'effectuer devant les bureaux du Vélo. Hioup Hi Bourri ! » Et quelques jours plus tard: "Nous avons annoncé, il y a quelques jours jours, qu'un pari avait été engagé, à Versoix, entre M. Léonnard, propriétaire du mulet "Michel", et M. Jules Dégallier. M. Léonnard devait donc se rendre à Paris, de Versoix, en cinq jours, "Michel" étant attelé à un tilbury léger. II parait que le propriétaire du mulet a gagné son pari (mille francs) ; il est arrivé, en moins de cinq jours écoulés, devant les bureaux du Vélo, à Paris. Reste à savoir si toutes les conditions ont été observées." Le métier de camionneur était aussi dangereux. La presse locale relate plusieurs accidents arrivés à E. Léonnard, entre autres une collision avec un tram de la CGTE où il a été grièvement blessé aux jambes, une ruade de cheval dans le visage. Il a été à nouveau grièvement blessé lorsqu'une auto a tamponné son camion. Le choc fut très violent. L'auto a eu son avant défoncé, le cheval a été tué. La débridée passa ensuite dans les mains d'Ami Bornet, marchand de combustibles, puis de Willy Magnin jusqu'au début des années 1990.
Archives du Journal de Genève Versoix genevoise, Marcel Lacroix-1984 |
<< retour |