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GINET EMILE 1833-1903

Emile Ginet est né à Pont-d ’Aubenas le 4 juillet 1833, il était devenu mégissier-palissonneur à Annonay, où il mourut. Il laisse quatre volumes de poésies : Poésies d’un ouvrier (2 volumes, 1890), Oiseaux et fleurs (1902) et Poésies religieuses (1904), posthume.

Vers 1840, son père, humble ouvrier papetier, s’était expatrié en Suisse avec sa famille en raison d’une crise du chômage. Il avait trouvé du travail et habitait au hameau de la Bâtie, situé à la frontière des communes de Versoix et Collex-Bossy. Là, au bord de la rivière Versoix, une papeterie, une taillanderie et un moulin faisaient de ce lieu un site industriel important.
Ginet eut une instruction très rudimentaire qu’il devait perfectionner, plus tard, par la lecture et le travail. 

   

 La papeterie de la Bâtie ou vécut Emile Binet et sa famille.

Aux alentours de 1848, Ginet et son père vinrent se fixer à Annonay où le poète appris le métier de palissonneur, métier qui consiste à transformer les peaux en cuir fin et souple par tannage, pour la ganterie et la chaussure. Il pratiqua ce métier toute sa vie avec celui de recetteur. Le recetteur est chargé de classer les peaux palissonnées suivant leur taille, et selon leur qualité ou leurs défauts. Cette dernière partie de son travail est très délicate et nécessite une grande habitude. Vers la fin, il s’était retiré pour vivre modestement de ses petites rentes.                                             

                                                              

Dans Poésies d’un Ouvrier, Emile Ginet conte ses souvenirs d’enfance :

« Vers les confins de l’Helvétie, au lieu qu’on nomme Labâtie, mes parents faisaient leur métier ; tout au bas de notre cuisine passait le canal de l’usine où l’on fabriquait le papier. Nous avions au deuxième étage un logement en briquetage (…) ».

Et un peu plus loin :

« Surtout j’aimais bien le dimanche, piétiner sur la neige blanche, à travers champs, le long des bois, quand nous marchions avec vitesse pour assister à la grand’messe ou de Collex ou de Versoix. Allant à Ferney, qui naguère fut le beau séjour de Voltaire, célèbre pour son vaste esprit (…) ».

Dans Le jardin poétique du Vivarais : anthologie des poètes locaux de l'Ardèche, le professeur L. Girard écrit : Cette œuvre, malgré ses imperfections forcées, est d’une belle tenue générale ; familière et souriante par endroits, elle conserve le plus souvent une sérénité grave qui n’est pas sans grandeur. Je souscris tout à fait, pour ma part, au jugement des deux biographes du poète : « L’œuvre de Ginet a quelques faiblesses, inévitables si l’on songe à la modeste instruction de l’auteur, mais elle n’en est pas moins belle ; elle a… le grand mérite d’être claire et pure. »
Emile Ginet a dit lui-même, dans la Dédicace à ses concitoyens d’Annonay, qui ouvre la Poésies d’un Ouvrier, la matière de cet ouvrage, en d’autres termes, les sources diverses qui l’ont inspiré :

   J’y viens rimer de simples choses ;
   La fleur des bois, le nid d’oiseaux
   L’azur, l’aurore aux teintes roses,
   Le frais murmure des ruisseaux.

Georges Savary

Sources : Le jardin poétique du Vivarais : anthologie des poètes locaux de l'Ardèche, L. Girard, 1913
Poèsies d’un Ouvrier, Emile Ginet, Hervé - Annonay 1890

 



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