EGLISE SAINT-THEODULE
Lorsque l’on se promène dans le parc qui entoure la mairie, qui pourrait s’imaginer qu’ici se dressait jadis l’église Saint-Théodule, deuxième église construite à Versoix. Origine de l'église Le Comte Pierre de Savoie mourut le 16 mai 1268. Par son testament, dressé en 1264, il légua à son épouse, Agnès, sa vie durant, le château de Versoix, leg qu’il confirma en 1268, quelques jours avant de mourir. Sa veuve ne lui survécu que quelques semaines, elle mourût le 11 août 1268. Prise de possession de la cure par un nouveau curé, Jean-Gaspard Jannod en 1758: "... désirant prendre possession de l'église de Versoix et de tous les droits, fruits et revenus en dépendant, il (Jannod) m'a requis de me transporter audit Versoix, pour dresser acte de ladite possession et laquelle il a pris en la manière suivante: savoir au son des cloches et de là il est entré dans le choeur de l'église, où étant assisté de Messire Jean-Claude Burdet, prêtre et curé de Cessy, et de Messire Augustin Pessard, prêtre et curé de Sauvernier. Prenant de l'eau bénite et aspergeant d'icelle les paroissiens présents, se prosternant à genou devant le grand autel, baisant iceluy et les vases sacrés, touchant de la main le missel et les ornements consacrés au service divin, sonnant les cloches et en gardant toutes les autres solennités requises, laquelle possession ainsi prise, ledit Messire Jannod l'aurait publiquement déclarée auxdits paroissiens à ce présents, à laquelle prise de possession, dont ce que dessus ledit Messire Jannod a requis acte que j'ai octroyé pour lui servir en ce qu'il lui appartiendra. "Fait et passé audit Versoix, au devant de l'église, en présence de M. Mathieu Mégard, la Cour et Lieutenant en l'Election de Bugey...1". 1 Archives de Genève, Minutes Nicod, I, p.15 Chapelle Saint-Théodule, vers 1920, archives APV Vente de l'église Pour couvrir les frais de construction de la nouvelle église inaugurée le 28 mars 1839, il fut décidé de vendre la chapelle Saint-Théodule et le cimetière attenant. L’acquéreur tout désigné était Philippe Machard, dans la propriété duquel elle formait une enclave. La vente avait été fixée au 7 juillet 1842, lorsque la veille, une lettre du curé Moglia, contresignée de 58 habitants, demanda au Conseil d’Etat de renoncer à cette vente afin de conserver un bâtiment et un terrain auxquels se rattachent des souvenirs religieux et de famille. Le gouvernement ne crut pas devoir donner suite à ce désir. Le 7 juillet donc, dans le clos de la vieille église, on s’apprêtait à procéder aux enchères quand une foule d’hommes et de femmes, curé en tête, poussant des cris hostiles, firent une telle obstruction qu’il fallut renoncer à la vente. Par esprit de pacification, le gouvernement repoussa la vente au 14 juillet, à la mairie. A l’heure dite, l’adjudication est ouverte sur une mise à prix de 2000 francs ; M. Machard se porte preneur à 2400 francs, 2450 réponds l’abbé Moglia, 2500 dit le boucher Delarue, 2550 fait le curé. M. Machard allait surenchérir quand le curé lui fit un signe ; une courte conversation s’engagea. Le curé exposa à M. Machard qu’il empêcherait par des servitudes, qu’il ne soit jamais élevé une maison sur ce terrain. M. Machard s’inclina et cessa d’enchérir. Grâce au soutien de la baronne Girod de l'Ain qui fut très généreuse à l'égard du culte catholique, l’abbé Moglia devenait donc propriétaire de l’église et du cimetière pour 2550 francs. La nef fut démolie, on ne conserva que la chapelle et sur le fronton de laquelle fut peinte l’inscription : DES CŒURS GENEREUX A LA MÉMOIRE DE LEURS ANCÊTRES. Plus tard, un successeur de l’abbé Moglia voua cette chapelle à St Joseph1 et fit remplacer l’inscription par : SAINT JOSEPH PRIEZ POUR NOUS. Mais le maire fit effacer ces mots et rétablit l’ancien texte.
Vestiges de l'église, photos G. Savary L'église abandonnée En 1942, Jean-Pierre Ferrier écrivait dans son Histoire de Versoix. « En voyant les amas de ferraille et les hangars qui occupent maintenant notre ancien champ de repos, on peut se demander si ces stipulations sont bien observées. » Démolition de l'église Compte rendu administratif de l’exercice 1948 de la commune de Versoix: « Clos de la Chapelle. Après de nombreuses difficultés, nous avons enfin réussi à libérer cette parcelle communale, ce qui nous a permis de réaliser les travaux prévus, soit : le crépissage des murs et la pose d'un treillage Charion du côté lac ; la construction d'un muret en bordure de la route cantonale; la reconstitution des montants du porche de l'ancienne église; l'installation d'une fontaine et d'une prise d'eau et la création de jeux de sable ; l'aménagement des pelouses et la plantation d'arbres et d'arbrisseaux. Ces travaux ont été exécutés par une équipe, sous les ordres de notre cantonnier, M. M. Besson. La création de ce jardin rustique, qui agrémente l'entrée de notre village, rendra certainement service aux habitants du Bourg et permettra aux jeunes enfants de s'ébattre en sécurité." Compte rendu administratif de l’exercice 1949 de la commune de Versoix: Clos de la Chapelle. Ce jardin rustique communal a été terminé. Il était abondamment fleuri en juin. Des bancs ont été placés. Chacun se plaît à reconnaître que cette transformation du Clos de la Chapelle a grandement amélioré l'aspect de l'entrée de notre bourg. Sur notre demande, un trottoir a été aménagé en bordure de la route de Suisse par le Département des Travaux publics. »
Eglise Saint Théodule, peinture sur verre, ancien vitrail de l'église catholique. Archives APV Vestiges En 1975, lors des travaux d’aménagement du parc de la nouvelle mairie, des ossements ont été découverts, vestiges de l’ancien cimetière. 1 Suite à la transformation de l'église qui devint la chapelle St Joseph du bas, par rapport à la chapelle des soeurs à la rampe de la gare qui était la chapelle St Joseph du Bourg. Histoire de Versoix, J.-P. Ferrier, 1942 |
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