recherche
LES LAVOIRS PUBLICS

Le lavage du linge n'a jamais été un travail facile.  Les femmes du XIXe siècle devaient se rendre aux fontaines, à la rivière où au lac pour faire leur lessive. Travail combien pénible lorsqu'il fallait porter les lourdes corbeilles de linge et que les accès étaient difficiles. La création des lavoirs publics couverts leur a simplifié la tâche, tout en leur laissant la pénibilité. Voici un petit résumé de l'histoire des lavoirs de la commune de Versoix.

 

A La Bâtie, femmes faisant la lessive au bord de la Versoix, Vers 1890. Archives AP.V. 
 

  

A la Bâtie, sur le pont. Lavandières avec la planche pour "battre" le linge. Vers 1890. Archives A.P.V.
 

1. LE LAVOIR DE SAUVERNY (Sauvernier)

En 1886, faisant droit à une juste réclamation des habitants de Sauvernier, le Conseil municipal a fait établir à proximité de ce hameau, sur la Versoix, un lavoir public. Sa construction, confiée à l'entrepreneur Tavernier, n'a pas donné toute satisfaction à l'administration municipale, car elle a dû y apporter de notables modifications.

Le lavoir de Sauverny en 1899. Coll. privée

Quelques nouveaux bancs ont été placés au lavoir, en 1902. Ce lavoir, mal établi, n'avait jamais pu être utilisé convenablement, la commune a fait procéder à une réfection complète. Le sol a été surélevé, puis cimenté, et les bassins modifiés et remis à neuf. Enfin, pour pouvoir alimenter ces bassins de façon régulière, une prise d'eau, au moyen de tuyaux a été établie dans le bief de M. Boleslas que nous remercions ici pour la bonne volonté qu'il a apportée dans cet arrangement. Nous espérons avoir ainsi donné satisfaction aux doléances des ménagères du hameau de Sauvernier.

2. LE LAVOIR DE VERSOIX-LA-VILLE

En 1882, le Conseil municipal a fait établir une conduite d'eau dérivée du canal, par le chemin de Pont Céard, pour l'alimentation du lavoir public au chemin du Port (actuel chemin Isaac-Machard). Cette canalisation avait été rendue nécessaire depuis que la fontaine des Invalides qui servait à ce but, s'était tarie. A nouveau, et au sujet de cette dernière canalisation, le Conseil a été mal renseigné par l'ingénieur qui a conseillé la pose de tuyaux d'un calibre insuffisant. Il reconnaît qu'il y aura lieu, en temps opportun, de changer cette disposition et d'employer ces canaux au service des concessions particulières, lorsqu'il s'agira de prolonger la conduite, sur Versoix-la-Ville ; mais, néanmoins, les frais de changement de pose sont regrettables. La canalisation du lavoir a été nettoyée en 1898.
1904, le lavoir n’est plus utilisable depuis un certain temps. Cela est fort regrettable, mais il y a dans ces désagréments répétés une cause qu'il s'agit de faire disparaître. En effet, presque chaque année, sur un point quelconque de la commune, les tuyaux servant au transport de l'eau du canal sont obstrués, d'où réclamations, désagréments de tous genres et grosses dépenses. Il est avéré que l'eau du canal, chargée de matières calcaires, forme rapidement des dépôts soit tuf solide sur les parois des canaux, lesquels, d'un diamètre trop petit, opposent rapidement un arrêt complet à l'écoulement de l'eau. Le Conseil va examiner ce qu'il convient de faire pour remédier à ce fâcheux et très désagréable état de choses.
L'année suivante, le Conseil a dû faire changer toute la canalisation d'amenée du lavoir de Versoix-la-Ville ; ça a été une grosse dépense. Espérons, sans trop y compter, qu'elle assurera pour longtemps l'utilisation de ce lavoir si nécessaire.
En 1927, le lavoir de Versoix-la-Ville n'est plus guère fréquenté. Depuis quelques années, l'Association des Intérêts de Versoix-la-Ville en assure l'entretien contre remise des locaux dont elle tire parti. La toiture de ce bâtiment était en mauvais état, il a fallu y faire les réparations les plus urgentes.
Ce bâtiment sera vendu et transformé en résidence.

3. LE LAVOIR DU BOURG

Répondant à un besoin impérieux manifesté par les habitants du Bourg, en 1886, le Conseil municipal, sous la direction de M. l'architecte Deshusses, fit élever un troisième lavoir public à l'entrée du Bourg, lavoir muni d'un étendage et disposant du matériel convenable. Les frais de construction de ces trois lavoirs sont évalués à 11,083 francs 26 centimes.
 

Projet (non retenu) de lavoir pour le bourg, Deleiderrier, architecte. Archives A.P.V.

Plan de situation du lavoir du Bourg, Deshusses arch. 1886. Archives A.P.V.

Pour répondre au désir qui nous avait été exprimé bien souvent nous avons adjoint au Lavoir du Bourg un local avec chaudière pour buanderie. Plusieurs entreprises ont présenté leurs offres pour la réalisation de cette buanderie.
Parmi eux : Charles Tronchet, menuiserie-charpente, Versoix ; J. Bertoncini-Bovay, entreprise de maçonnerie, gypserie-peinture, Versoix ; Veggia, installations sanitaires, Versoix ; Isaac Magnin, plomberie, couverture métallique, Versoix et Genève ; Garella & Cie, entreprise de maçonnerie, Genève ; Eugène Collet, entreprise de maçonnerie, Versoix.
A ce sujet, la Mairie vous avait proposé d'installer des bains chauds à côté de la buanderie. Vous avez estimé qu'en raison du personnel spécial qu'exigerait ce service, il était préférable d'en laisser l'exécution à l'initiative privée ; une lettre dans ce sens a été adressée à l'Administration de la Société des Bains du Lac.
 

Lavoir du Bourg, plan définitif (coupe), Deshusses arch., 1886. Archives A.P.V.

Des réparations urgentes ont été effectuées sur les étendages, en 1919.
En 1925, Madame Nebbia est responsable du lavoir et de l’étendage, il est décidé d’augmenter son salaire.
Après 1923, les Services industriels construisent un bâtiment qui abrite les installations de pompage de l’eau du lac, sur la parcelle du lavoir du Bourg.

Pendant une grande période, on ne parle plus des lavoirs communaux.
A la suite de la création d’un jardin public et de la démolition de la chapelle St-Théodule, en 1947, tous les locataires du Clos ont déménagé. Deux de ces locataires ont été autorisés à transférer leur matériel à l'ancien lavoir communal. Les bassins n’étaient plus en place à ce moment-là. Rien n’indique ce qu’il en est advenu.
Un des nouveaux locataires, André Terrier, ferblantier et pêcheur, procède avec son cousin Lucien Bourgeois, à la réfection de la couverture du hangar.
L’étendage est toujours utilisé par l’hôtel Beau-Rivage, jusqu'au début des années 1960. On se souvient de voir passer Marina, la femme de chambre de l'hôtel, une corbeille de linge sur la tête, revenir de l'étendage.
A la suite de de la suppression de la machinerie de la station de pompage, le menuisier André Muller procède à l’agrandissement de l’ancien bâtiment des S.I. pour créer son atelier de meubles rustiques.
Vers 1990, Jean-Pierre Bachmann, jeune menuisier versoisien lui succède.


Archives comptes rendus administratifs.

Archives Patrimoine versoisien

Archives privées
 

 

 



 



<< retour