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CEARD ROBERT-LOUIS-ASTOLPHE

Robert-Louis-Astolphe Céard voit le jour le 17 septembre 1781, à Versoix (alors Pays de Gex), dans la campagne Montfleury. Fils de Nicolas Céard, il épouse en 1809 Béatrice-Judith Boin, fille de Pierre, avocat, notaire et conseiller d'Etat, en secondes noces en 1853, Fanny Saint-Ours, fille de Jean-Pierre, artiste-peintre.                         

Il partagea l'existence, un peu nomade de ses parents, alla à Vevey avec eux, et y reçu, pendant la révolution, sa première instruction. De Vevey il se rendit à Paris, puis à Genève, ayant alors 18-19 ans.

A Genève, son père lui fit suivre des cours à l'Académie, c'était ce qu'on appelait à cette époque "Entrer aux Auditoires". Puis Robert Céard partit pour Paris pour y étudier le droit (docteur en droit).

En 1814, il revint à Genève, entra dans la magistrature et bientôt fut nommé substitut du procureur général. Ce fut dans ces fonctions que se révéla son caractère franc, loyal, courageux, et enfin son attachement pour Genève. Quand Genève fut réunie à la Suisse en 1814 et que son père déclara vouloir rester français, Robert Céard se fit genevois.

Après avoir été nommé procureur général (1815- 18127), puis réélu trois fois à cette fonction, ne pouvant pas l'être une quatrième d'après les lois d'alors, il concentra toute son activité et sa pensée sur l' organisation des secours contre l'incendie. A cette époque, c'est-à-dire avant 1825, l'organisation des militaires des pompiers n'existait pas. Céard prit en main cette question brûlante et s'occupa des moyens de la résoudre.

Faisant partie du Conseil administratif en 1825, il proposa d'établir des sapeurs-pompiers militaires, un système de vigilance au clocher de St. Pierre et des réservoirs dans le haut de la ville. Cette proposition rencontra tout d'abord une vive opposition. Elle fut rejetée, puis reprise. Elle devint naturellement l'objet de commissions et de sous-commissions. Enfin à force de revenir à la charge pendant quatorze ans, Céard obtint en 1839 la création des sapeurs-pompiers militaires à la tête duquel il fut placé. Il s'en occupa exclusivement, et le 29 mai 1840, on pu voir manoeuvrer ce superbe bataillon de sapeurs-pompiers, dont les casques, surmontés de l'aigrette rouge, reluisaient comme des escarboucles.

La discipline acquise, M. Céard s'occupa du perfectionnement de tous les engins. Pompes, seaux, cordes, échelles, signaux, cornets, sifflets, tout fut l'objet de ses études minutieuses et actives. Il créa le système du commandement actuel par signaux à coup de sifflets.

En 1847, il publia un ouvrage sur la question des secours contre l'incendie qui eut un grand succès même à l'étranger.

Robert Céard, âgé de 67 ans, commandait encore ses pompiers et était le premier à répondre à la cloche du veilleur de Saint-Pierre, lorsqu'en 1848, il donna sa démission. La fatigue, l'âge, des raisons familiales et de santé l'obligèrent à forcer la main à ceux qui ne voulaient pas accepter sa retraite. Il mourut à Genève le 3 mai 1860, enterré avec les honneurs militaires, il repose au cimetière de Plainpalais.

Genève perpétue son souvenir en lui consacrant une de ses rues.

Hommage du Carillon aux sapeurs-pompiers, le chant du pompier. F. Jeanneret, auteur Excoffier - Centre d'iconographie de la Bibliothèque de Genève

 

Quelques points marquants de sa carrière:

Inscrit aux cours de l’Académie de Genève, il passe son Doctorat à Paris le 15 avril 1806. Substitut du procureur impérial à Genève en 1811, du procureur général en 1815, procureur général de 1821 à 1827. Bourgeois d'honneur de Genève en octobre 1814. Député au Conseil représentatif à trois reprises, à partir de 1819, Céard fut aussi membre de la Constituante en 1841. Il organisa en 1825 le bataillon des sapeurs-pompiers, dont il fut lieutenant-colonel de 1840 à 1848. Il est à l'origine du plan de la ville de Genève qui servait à lutter contre les incendies, dit plan Céard (1837).

Plan Céard

Dès 1831, les autorités genevoises, à l'initiative de Robert Céard, envisagent le renouvellement du plan Billon de 1726-1728, lequel est jugé "fort loin de représenter l'état actuel de notre ville". Le coût de l'opération retarde le lancement du projet qui ne débute véritablement que cinq ans plus tard. L'ambition est également réduite à la baisse, le nouveau plan se présentant d'abord comme la correction du précédent dont il conserve l'échelle. L'exécution qui prendra trois ans est confiée au géomètre François Janin. L'ouvrage achevé est remis à Céard en mars 1840.

Par rapport au Billon, le plan Céard comporte quelques innovations majeures, dont la principale est l'indication du nombre de niveaux de chaque bâtiment selon le code suivant :

- les chiffres romains indiquent le nombre d'étages sur rez,
- les chiffres arabes à l'encre rouge rappellent le nombre d'étages bâtis en pierre,
- les chiffres arabes à l'encre noire rappellent le nombre des étages bâtis en bois ou en réglemur.
- Le chiffre 0 indique un rez-de-chaussée unique

C'est que, contrairement au plan Billon, le document n'est pas destiné à être un cadastre, qui releverait l'étendue exacte des propriétés foncières intra muros, mais vise à donner une image d'ensemble de l'agglomération dans le but d'en améliorer la gestion: "un plan exact et détaillé de la ville de Genève, sur lequel seront tracées par une commission nommée à cet effet toutes les rectifications et améliorations dont la ville est susceptible, conçue dans un système général et bien entendu". C'est particulièrement vrai pour la prévention des incendies, un thème particulièrement cher à Céard.

https://hls-dhs-dss.ch/fr/ Barbara Roth
https://mspg.ch/

http://www.ge200.ch/carto/plan-ceard-1837-1840
Ge.ch > Noms géographiques du canton de Genève



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