LES FAILLES ET LE FEUILLU
Les Failles : une fête du renouveauPerly-Certoux est l’une des deux dernières communes du canton de Genève, avec Cartigny, à célébrer les Failles.Dites aussi Alouilles, ou Brandons en Suisse romande, les Failles sont célébrées, en principe, le premier dimanche de Carême. Elles relèvent d’un rite paysan de type païen, lié à Imbolc, une fête religieuse celtique de purification. Au cours des Failles, la tradition veut que l’on brûle des perches enrobées de paille, de sarments et de roseaux le soir à l'apparition de la première étoile.Célébrées dans toutes les communes genevoises, ainsi qu’en Savoie, les Failles ont connu une interruption pendant la première guerre mondiale. A Certoux, on fêtait les failles au lieu-dit le Couvert de Certoux, qui se trouvait alors près du cimetière. La commune a « perdu » les Failles dans les années 50. Instituteur, et maître principal de l’école de Perly-Certoux, Joseph Deschenaux les a ressuscitées, avec ses élèves. Puis, d’anciens élèves devenus adultes ont relancé les Failles, en grand et pour toute la population dans le cadre de l’association Certoux Bouge.Aujourd’hui, les Failles mettent à l’honneur les habitants de la commune qui célèbrent dans l’année un anniversaire en chiffre rond : 20 ans, 30 ans, 40 ans, etc. Ils sont invités à confectionner leur brandon, avec leurs contemporains.A Versoix, cette tradition a aujourd’hui disparu mais Madame Tilla Bordier nous livre le récit de ce qui se passait dans notre commune dans les années 1920 :« Après le pont sur la Versoix, sur la rive droite, un chemin communal descendait vers le lac, le longeait sur une certaine longueur (on appelait cet endroit "Les Naies") et remontait au chemin de Malagny. C'était sur ce terrain, au bord du lac, que se faisaient les "Failles", le premier dimanche de Carême. Les enfants cherchaient des broussailles, ils les mettaient dans un char à échelle et ils allumaient un feu de joie, en présence de leurs parents et de leurs amis. On dansait autour et les enfants, dont quelques-uns étaient déguisés, récoltaient des sous pour se payer un bon souper.Il y avait aussi le "Feuillu". Sa dernière célébration à Versoix eut lieu en 1900, sur le terrain de M. Marc Ramseyer, à la route de Ferney. Cette fête avait lieu le premier dimanche de mai. Le rite était à peu près le même que celui des "Failles", à cela près qu'à la tête du cortège des enfants, marchait un camarade d'assez grande taille, recouvert d'une sorte de cage de branchages qui la cachait entièrement. Quelques clochettes pendaient parmi la verdure. La collecte se faisait sur le parcours et l'utilisation des sous et des œufs étaient la même aussi.
Le costume était encore porté vers 1878, mais les Genevoises l'avaient abandonné et c'était les Savoyardes qui l'ont gardé le plus longtemps : bonnet noir, pour les vieilles ; bonnets blancs, pour les jeunes ; grand chapeau nommé "paméla" ou "niniche" en paille de riz pour le dimanche, plus simple pour le travail, orné de deux pans, en beau ruban, s'attachant sous le menton. La mère Collet les faisait et les lavaient lorsqu'ils étaient défraîchis. Les vieux qui gardaient la tradition portaient, le dimanche, une veste à pans, avec poches à l'intérieur des pans, un col haut à pointes se repliant légèrement sur une large cravate en soie noire de belle qualité. Cette dernière coûtait quatre francs. Le chapeau était du genre "haut de forme", à bords plutôt plats. »Danse du groupe de la Fédération Cantonale du Costume Genevois, photo G.SavaryGeorges Savary, mars 2022Source : La Vieille Maison, à Versoix. Tilla Bordier 1920Traditions genevoises : LES FAILLES – Fédération Cantonale du Costume Genevois (fccge.ch)
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