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CIMETIERES (Histoire des)

Près de l’église de St- Loup était un cimetière dont la tradition a conservé le nom de « Champ du cimetière » au terrain destiné à cet usage, se situait vers la belle allée de platanes. On ne peut préciser l’époque ou le culte public cessa d’être célébré à Saint-Loup, mais il est probable que par la suite de l’extension du christianisme dans le bourg de Versoix et de la distance trop considérable qui séparait le bourg de l’église, on reconnut la nécessité de transférer ce culte.

La chapelle Saint-Théodule construite en 1268-69, au bourg de Versoix, eut sans doute à souffrir des sièges, pillages et incendies que cette localité subit dans les années 1282, 1302, 1536 et 1589. Cet édifice ne présentait aucune particularité architecturale; il était entouré du cimetière par suite de l'abandon de celui de St-Loup.

En 1468, les juifs sont expulsés de Genève pour éviter un bain de sang. Ils se réfugient alors dans la commune de Versoix, fief des comtes de Savoie et en dehors des franchises de la grande cité. C’est dans cette commune qu’un deuxième cimetière israélite est fixé pour prendre le relais de celui de Châtelaine. Quasiment inconnu des historiens, c’est Achille Nordmann qui nous livre son existence en 1925 après avoir étudié un ouvrage rédigé en latin par une communauté religieuse dénommée « les Altariens ». Dans un texte qui date de 1494, cette communauté mentionne détenir de Noble Amédée de Saxo, une demi pose de terre au lieu dit « en la rochetaz », terrain destiné à l’enterrement des Juifs morts de la cité de Genève. Ce n’est toutefois qu’en 1933-34 que Louis Blondel, fortement intéressé par ce texte, confirme l’ancienne implantation de ce cimetière au cours de fouilles archéologiques qu’il entreprend à Versoix.
Ce cimetière se situait aux environs de la Place Bordier, entre le lac et la route principale, il a fonctionné de 1494 jusqu’au milieu du XVIème Siècle. Il fut ensuite détruit et transformé en terre labourable.

Depuis 1815, le protestantisme a été régulièrement rétabli à Versoix, par les soins de M. le Pasteur Mouchon. En 1820, acte fut passé le 14 mars, pour l’achat d’une parcelle destinée à la sépulture des Réformés de Versoix. Déjà, pendant la Révolution française, cette même parcelle avait été convertie en Cimetière de la Raison, de là son nom lieu dit « au Domaine ». Les corps des Réformés y ensevelis, furent transportés dans le cimetière voisin, établi en 1825, l’ancien étant devenu insuffisant.

En 1824, le pasteur Mouchon fit donation à la Commune de Versoix, du terrain nécessaire formant le Cimetière, feuille 34 du Cadastre, n° 1,159. Le 18 janvier 1845, Mme Anne-Stéphanie Mouchon, épouse du pasteur Vaucher, fit donation à la Commune, d’une parcelle de terrain destiné à agrandir le cimetière qui fut abandonné en 1869.

C'est en effet cette année la que M. Théodore Vernes fit don à la Commune de Versoix, d'un nouveau cimetière situé au chemin du Biolay (actuellement chemin Louis-Dégallier)et dans lequel il a fait transporter le corps de son père et de son épouse. Ce généreux donateur a pris à sa charge tous les frais nécessités par l'établissement du dit cimetière.

Le 12 août 1841 était inaugurée la nouvelle église catholique. Le cimetière de cette communauté se trouvait autour du nouveau bâtiment religieux. Le nouveau cimetière du chemin Dégallier fut ensuite agrandi et put accueillir les défunts des deux religions.

Bibliographie:
Relation historique sur les cultes à Versoix, Claudius Fontaine-Borgel-1877
Le Temple de Versoix, Ami Bordier 1908
Versoix genevoise, Marcel Lacroix 1984
Histoire de la Communauté Juive de Carouge et de Genève, Jean Plançon
Genava, L. Bondel
 

 


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