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CARQUILLAT Maxime et Emile

C’est à la suite de l’incendie de 1905 qui détruisit la papeterie de la Bâtie et ses dépendances que les frères Emile et Maxime Carquillat érigèrent, la petite usine, encore existante, pour continuer leur fabrication de filières en diamant et métal dur (carbure de tungstène).
Hélas, le 11 novembre 1918, jour de l’armistice de la première guerre mondiale, Maxime décédait des suites d’un accident à bicyclette dans la descente de Saint-Loup à Versoix. Son frère Emile continua seul l’exploitation de l’usine, ceci jusque dans les années 1930 où sévissait la grande crise mondiale qui nécessita sa fermeture.

En 1939, au début de la seconde guerre mondiale, la fermeture des frontières obligea les câbleries et tréfileries de Suisse à s’approvisionner au pays et demandèrent à Emile de reprendre la fabrication. Il le fit, secondé de son fils Marcel, de sa femme et de quelques ouvrières de Richelien et Collex.
En 1947, suite à une opération chirurgicale, Emile Carquillat décédait et c’est son fils et sa femme qui continuèrent la fabrication jusqu’en 1950.
La reprise d’après guerre ainsi que les nouvelles techniques de perçage diamant à l’étranger, nécessitèrent la fermeture définitive de l’usine.

Qu’est-ce qu’une filière et à quoi sert-elle ?

Et bien c’est un diamant de qualité industrielle, pas utilisable pour la bijouterie, qui est percé au diamètre désiré avec une précision allant au 1/1000e de millimètre et sera ensuite brasé dans une rondelle de laiton de 25 mm et de 4 à 5 mm d’épaisseur, ceci pour les petits diamètres de perçage ; pour les plus grands c’est le métal dur qui est utilisé.

La grosseur du diamant n’est guère plus grande qu’une tête d’épingle et le trou le plus petit correspond à un cheveu. Pour percer le diamant, on utilise une pâte faite de poudre de diamant déposé sur un foret qu’il faut meuler à la main, le diamant ne s’attaquant pas lui-même !
A cette époque, il fallait 8 jours pour le percer alors qu’en 1950 déjà, avec les nouvelles méthodes on comptait 3 à 4 heures. Les filières sont utilisées dans les tréfileries pour étirer (amener à un diamètre inférieur) différents métaux utilisés dans la fabrication des filaments de lampes électriques ainsi que pour tous les câbles et les fils.

Témoignage de l’histoire d’une entreprise familiale. 

Récit d’André et Marcel Carquillat
 

La Bâtie - La fabrique de filières en 1995 - Photo G. Savary

Filières fabriquées à la Bâtie

 
 


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