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VERNES PRESCOTT JEAN FRANCOIS 1804-1890

François-Jean Vernes Prescott qui est mort à Genève le 21 septembre 1890 dans sa 86e année, était né dans notre canton le 26 frimaire de l'an XIII (17 décembre 1804). Petit-fils du célèbre pasteur Jacob Vernes le correspondant et l'antagoniste de Voltaire et de Rousseau, fils du fécond écrivain et moraliste François Vernes-de-Luze dont les ouvrages de tout genre eurent assez de succès sous le premier empire, il avait hérité à la fois des inclinations littéraires et des préoccupations religieuses de ses aïeux.

Son goût pour les choses de l'esprit ne pouvait qu'être accru par son mariage avec une parente de l'illustre historien W.-H. Prescott. Comme écrivain M. Vernes s'était fait connaître de bonne heure par divers articles insérés dans nos revues périodiques et par d'excellentes traductions d'ouvrages anglais tels que l'Avis aux jeunes gens de William Cobbett. En 1883 il avait publié ses aimables et piquantes Causeries d'un octogénaire genevois 1809 à 1826.

 

Il avait donné aux Etrennes religieuses quelques morceaux intéressants les uns d'un caractère biographique (W.- F. Hook G.-A. Selwin, le général Gordon) les autres d'une nature plutôt autobiographique (Souvenirs d'Ecosse, Souvenirs d'un diacre genevois).

M. Vernes-Prescott avait en effet exercé depuis la création des Diaconies en 1850, jusqu'au milieu de 1883, les fonctions de diacre dans le quartier de la Madeleine. Il avait également siégé de 1863 à 1867 sur les bancs du Consistoire de l’Eglise nationale ; il y représentait avec les intérêts de sa Diaconie urbaine ceux de la paroisse de Genthod -Versoix où il avait sa résidence d'été tout auprès de celle de son fils Théodore Vernes d'Arlandes membre du Consistoire de Paris. Par la distinction de ses manières et le tour délicat et littéraire de son langage M. Vernes-Prescott rappelait comme on l'a déjà dit ailleurs les salons du dix-huitième siècle ou de l'ancienne cour. Ses dons de conversation son talent de récitateur avaient été fort appréciés dans la société genevoise. Il a pu conserver jusqu'à ses derniers jours toutes ses facultés et son activité intellectuelle. Mais ce qu'il nous importe surtout de rappeler ici c'est la parfaite bienveillance que M. Vernes témoignait à toutes les personnes avec lesquelles ii était en rapport : cette charité sincère avait sa source dans une foi vivante qui a soutenu le vénérable vieillard dans toutes les épreuves qui ont marqué la fin de sa carrière. (Semaine religieuse).

Georges Savary, août 2021

e-newspaperarchives.ch   Tribune de Genève du 29.09.1890



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